Le Crabier blanc est un petit héron qui change de plumage à la saison nuptiale. De septembre à mars, lors de sa période de reproduction, il arbore un plumage blanc-neige, un bec bleu vif terminé par une pointe noire, et des pattes roses. Le reste de l’année, qui correspond à Mayotte à la saison sèche, son plumage internuptial est marron strié de beige, son bec est gris à pointe noire, ses pattes sont verdâtres, et ses ailes restées blanches sont bien visibles en vol. On peut également le reconnaitre à son cri rauque caractéristique.
Cet oiseau est emblématique des zones humides de Mayotte. Il se nourrit en effet autour des zones d’eau douce et saumâtre de l’île : sur les bords des retenues, des cours d’eau, dans les prairies humides où viennent paitre les zébus. Le site du lac Karihani est un lieu particulièrement intéressant pour l’observer : on peut y voir une vingtaine d’individus pendant la saison des pluies ! Plutôt solitaire, le Crabier blanc passe le plus clair de son temps à chasser des insectes, des amphibiens et des petits poissons. Le Crabier blanc niche dans les mangroves de l’île, dans des héronnières qui peuvent atteindre jusqu’à 1.000 nids. On parle de « colonie mixte », car elles mélangent plusieurs hérons (garde-bœuf, grande aigrette, crabier chevelu…).
Cette espèce ne se reproduit que dans quatre îles dans le monde : à Mayotte, Madagascar, Europa (Terre Australe Française, au sud-est de Madagascar) et Aldabra (Seychelles). L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a classé l’espèce « en danger d’extinction » au niveau mondial. Et pour cause : on ne compterait que 800 couples reproducteurs aujourd’hui ! A Mayotte, on recense 20% de sa population, soit environ 200 couples.
Sur notre île, le Crabier blanc est « en danger critique d’extinction ». Les menaces qui pèsent sur l’espèce sont en effets nombreuses :